Prix jeune poésie François Villon 1978.
Ayant également fait l’objet d’une édition reliée.
À propos du livre
Article de Pierre Esperbé
paru dans Que lire n° 13 (Mars-avril 1979)
Apocalypse de l’être à la recherche du langage possible. L’angoisse pénètre les enfances de chaque souvenir distillé par la parole. Colette Klein désire la simplicité dans cette épreuve ésotérique hantée de mort, de murs ! Bouleversée jusqu’à la folie, c’est le corps qu’elle déchire dans des images fulgurantes – obscurités d’intimité visionnaire d’une nature mordue de cécités permanentes. Sans s’en rendre compte, dans une marée à la mesure des vivants, le poème imprégné de pierre nous précipite brusquement dans une souffrance qui, à perte de souffle, confine à l’épuisement ; la nuit évitée, les yeux des aveugles tourneront d’eux-mêmes jusqu’à retrouver la lumière.
Extraits
J’avais si peur de ces rues faites pour la mort
cadenassées de l’extérieur
enfiévrées
J’étais l’exil même
la pierre arrachée du mur
et qui regarde le mur tomber.
*
Accomplir l’éblouissement des choses
En vue de toute mort
factice
improbable
seulement contraindre les regards
à cet amour si grand
à cette absorption de la vie
Je veux
la joie rudimentaire
le simple recueillement
dans la passion.