Livre paru en novembre 2023.

 

Ecrit pendant la période de confinement, au moment où j’ai eu le temps de revenir sur un projet envisagé il y avait plusieurs années, pour rendre hommage à quelques uns de “mes disparus”, au moment où j’ai eu le temps, face à ma fenêtre, de regarder les nuages..

À l’origine les courts poèmes qui faisaient face aux “tombeaux” étaient accompagnés de photos de nuages. J’y ai renoncé ensuite pour limiter les frais susceptibles de dissuader les éditeurs.

Enfin, j’y éprouvé le besoin d’y adjoindre, en contrepoint, des poèmes inspirés par les deux thèmes qui ont formaté mon destin : la guerre, et son corolaire : le cri. 

 

Le livre qui porte est préfacé par Antoine Spire.

 

Extrait de la préface d’Antoine Spire :

Puis-je me permettre de lui dire que le catalogue des coups et des blessures subies par ceux dont elle rappelle la mémoire témoigne de l’utopie irréalisable d’une paix tant souhaitée ? Tout se passe comme si l’objectif pacifique s’éloignait d’autant plus vite qu’elle égraine tout ce qui y fait obstacle, et pourtant sa quête d’absolu perce à tous les revers de page mais c’est un absolu nuageux difficile à cerner que la mort vient condamner à l’inexistence sinon au silence.

 

Antoine Spire ne croit pas au pacifisme. Oui, mais rien ne m’empêchera de continuer à défendre le pacifisme même si je sais que c’est un idéal illusoire. Je sais que je n’ai pas ma place dans le monde tel qu’il est. Mais, sinon comment vivre dans un monde qui m’est étranger, dans lequel je ne veux pas me reconnaître ?

 

Message reçu de Michel JOIRET :

Ton dernier opus (sans nul doute le plus éclatant) n’en finit pas de susciter la réflexion et (ou) le rêve. Rien n’est superflu; chaque pas d’écriture donne envie de poursuivre ta longue et lente ligne de fuite, et en même temps,  Il conforte chez ton lecteur le bien-être de la métaphore aboutie… 

 

Peu de poètes se montrent à ce point soucieux de leur rapport avec les mots.  On te suit avec application,  ravissement et respect (celui de la parole engagée et  de la page finement ciselée…) 

 

Par ailleurs, on te devine dans une sorte de graphie intérieure où tu chemines et dont tu reprends « naturellement – mais avec quelle habileté! -les nuances et les silences qui ont écrit ta vie.  

 

Tes lecteurs te suivront, chère Colette, et beaucoup feront comme moi : humer les fragrances du temps qui passe, et en même temps, partager en ta compagnie les brisures intolérables (et peu à peu tolérées) que l’âge nous inflige au revers des mots.    

 

Un grand livre (de chevet désormais) qui me réjouit pour toi et pour la qualité  de l’empreinte que tu laisses en lecture. 

 

Lien vers l’article de Michel DIAZ publié en août 2024 par Angèle PAOLI sur Terre de femmes : 
https://terresdefemmes.blogs.com/mon_weblog/2024/07/colette-klein-apr%C3%A8s-la-fin-du-monde-nuages-lecture-de-michel-diaz.html

 

Message reçu de Cécile OUMHANI :

Je voudrais te dire combien Après la fin du monde, nuages m’a émue. Tu évoques ceux que tu as perdus au fil des années, avec leurs noms, les dates, brassant par petites touches portraits, souvenirs, relations. Ce cri qui ponctue chacun de tes deuils est comme un leitmotiv qui vient scander le tragique de notre passage d’humains sur cette terre, sous les nuages (et vers les nuages). La guerre qui revient face au cri est bien celle qui ne cesse de se répéter, comme une vague revient à l’assaut, nous désole et nous assombrit.

Le cri du corps / résonne / jusqu’aux cellules / de la plus lointaine des étoiles.

 

Ce que tu écris retentit jusqu’au profond de chacun de nous. À travers les noms des tiens, de tes amis, nous entendons aussi celles et ceux que nous-mêmes nous avons perdus. Tu t’adresses ainsi à nous tous. L’écho d’une condition. inéluctablement tragique est porté au fil des pages par chacun de tes poèmes. J’ai pleuré les miens une nouvelle fois en te lisant, par la grâce du partage que tu as su créer avec tes mots. 

 

Lien vers l’article qu’elle a rédigé pour la revue de Serge CABROL : “Encres vagabondes” 
ARTICLE de Cécile OUMHANI – Encres vagabondes

 

Article de François MINOD publié par Francopolis (site poétique de Dana Shishmanian) :

http://www.francopolis.net/revues/F.Minod-C.Klein-NovDec2023.html

 

Article de Sylvestre CLANCIER publié dans la revue Phoenix :

Article de Sylvestre CLANCIER

 

Article de Bernard FOURNIER paru dans Poésie / première n° 87

 

Colette Klein est obsédée par la mort (cf. La guerre et après, 2015 ; JE est un monstre, 2022). Ici, elle nous dévoile la réalité des morts qui l’entourent. Des membres de sa famille, mais aussi des amis, des poètes. Avec les détails de la date et du degré de parenté, notamment quand celle-ci rejoint la mémoire collective : « Le souvenir des attentats qui ont suivi ta mort ».  Et ces détails nous renvoient à notre propre cimetière.

Mais le recueil ne s’en tient pas à ces évocations ; chaque nécrologie est précédée de poèmes qui sont une variation sur le cri : « Le cri se transmet par héritage », « Comme si retenir les plaintes/ dans la gorge/ pouvait cicatriser l’épouvante », qui se termine par une note d’espoir : « Et si à lui seul le cri/ pouvait/ dissoudre les fils ».

C’est surtout l’ambiance belliciste du monde qui arrête l’auteur : « Chaque homme aux aguets/ finit/ par étriper celui/ qui ne marche pas sur le même chemin que lui/ qui ne parle pas avec les mêmes mots que lui » qui font bien sûr penser à Brassens. Évocation de la guerre avec « Les fioles que dégoupille la mort », « de guerre cruelle en guerre lasse ».

Elle demande à ses amis poètes disparus : « Dites-moi le secret du livre,/ celui de l’encre/ et de l’insoupçonné. »

Elle termine par cet aveu auquel nous souscrivons : « Je ne crois en rien/ sinon/ aux paysages de l’amour », à propos de « Pierre/ l’ami ». Et en effet, comme le dit Antoine Spire dans sa préface, on peut « rêver que Colette Klein nous embarque dans cette cohorte » qui serait le signe de l’amitié vainqueur du temps.

 

Article de Georges CATHALO publié dans Terre à ciel (Itinéraire-non balisé N°14)

Colette KLEIN : Après la fin du monde, nuages – Requiem (Henry éd., 2023), 80 pages, 12 euros – La rumeur libre – Vareilles – 42540 Sainte-Colombe-sur-Gand ou andrea.iacovella@larumeurlibre.fr

 

Grande lectrice et revuiste, Colette Klein est aussi une personne généreuse attentive aux autres. Elle écrit une poésie dense et lyrique, très diverse suivant les sujets abordés. Elle se consacre ici à la reconnaissance amicale et filiale de quelques dizaines de proches disparus, « prisonniers de ma mémoire » écrit-elle, depuis le demi-frère de sa mère disparu en 1962 jusqu’à sa sœur Huguette disparue en 2013. La force évocatrice de Colette Klein est un acte de résistance face à l’oubli et à la volonté de ne rien perdre en conservant le plus possible de traces de ces passages terrestres. Elle conserve aussi un certain détachement vis-à-vis des choses bassement matérielles car « la sidération viendrait après ». Ce livre se place forcément sous un exergue de Baudelaire dans une évocation des nuages, la néphélomancie, cette science qui consiste à lire les nuages, n’étant pas à la portée de tout le monde. Comme eux, « l’horizon est tout aussi éphémère » et l’on en est réduit à souhaiter que « les nuages nous emportent / aux confins de l’Histoire ». On admet difficilement « que la perte des vivants ne peut se réparer » et qu’en réponse à l’absurde de l’existence, « toute mort est solitaire / Toute vie est solitaire ». En « luttant contre la folie », on cherche les mots qui pourraient consoler et les images qui pourraient nous élever. « Les poètes qui construisent l’impossible / ne savent pas qu’ils laissent derrière eux un sillon ». Avec Colette Klein, nous avons la preuve vivante que les poètes laissent de profonds sillons.

 

Poème d’ouverture : 

 

Ils passent, dit le poète…

 

Mais,

l’œil, la rétine, peuvent-ils, d’un coup de pinceau

saisir les animaux et les villes qu’ils emportent ?

 

Notre vie, à leur image, s’effiloche, se transforme

jusqu’à l’oubli.

 

Troupeau des morts passés et à venir qui dérivent

en ignorant que l’horizon

est tout aussi éphémère qu’une goutte de pluie

prisonnière du soleil.

 

Article de Carole MESROBIAN publié sur le site Recours au poème :

https://www.recoursaupoeme.fr/colette-klein-apres-la-fin-du-monde-nuages-requiem/

 

Exemple d’une page figurant dans la version initiale :