Cliquez sur chaque couverture pour en savoir plus…

Henry – 2023 (poésie) 12 €

 

Transignum – 2023 (Poésie)  – 30 €

Pétra – 2019 (Document)  20 €

 

L’Œil du sphinx – 2022 (Nouvelles) 12 €

 

 

La Feuille de thé – 2019 (Poésie) 20 €

Pétra – 2015 (Document) 25 €

Editinter – 2013 (Poésie) Epuisé.

Alain Lucien Benoit – 2010 (Poésie) Epuisé.

Alain Lucien Benoit – 2009 (Poésie) 25 €

Alain Pierre Benoit – 2005 (Poésie) Epuisé.

 

 

Groupe de Recherches polypoétiques – 2002 (Poésie) 10 €

Alain Lucien Benoit – 2003 (Poésie) Epuisé.

Alain Lucien Benoit – 2002 (Poésie) Epuisé.

 

La Bartavelle – 1997 (Poésie) Epuisé.

Erik Bersou – 1994 (Poésie) Epuisé.

  En 1985 ⇒

Le Guichet (Nouvelles) Epuisé.

 

Barré-Dayez (Poésie) – Ouvrage écrit en commun avec Pierre Esperbé – 10 €

Groupe de Recherches polypoétiques – 1984 (Poésie) Epuisé.

Arcam – 1980 (Poésie) Epuisé.

 

José Millas Martin – 1978 (Poésie) Epuisé.

Saint-Germain des Prés –  1975 (Poésie) 10 €

Saint-Germain des Prés – 1973 (Poésie) Epuisé.

Pour en savoir plus, sur l’ensemble des œuvres :

 

Article de Monique W. LABIDOIRE (2018)

paru dans la revue Poésie Première :

Poésie Première Colette KLEIN par Labidoire

 

Autobiographie (2015)

publiée par la revue 7 à dire :

 

Dans mon enfance, mon adolescence, je rêvais déjà à la façon dont je pourrais m’échapper. Je n’étais qu’une écorce vide qui s’imprègne de tout ce qui passe et comme on nous enseignait des poèmes et des équations, je mis à écrire et je passais nombre d’heures à vouloir démontrer l’indémontrable : mes loisirs ? Plancher sur la quadrature du cercle, sur le postulat d’Euclide. Les mathématiques me fascinaient : c’était pour moi une philosophie, une quête de l’absolu. Choisir un métier était beaucoup plus difficile : l’astronomie ? Qui m’aurait permis de concilier le rêve et l’abstraction. Cela aurait pu être. Si je n’avais pas été très tôt prise d’un désespoir qui m’invitait au désastre. Cette existence me paraissait trop absurde pour que je ne renonce pas. J’ai renoncé aux mathématiques après mon bac. J’ai renoncé aux lettres après ma maîtrise. Et je suis entrée dans l’administration comme on se suicide.

Et l’écriture dans tout cela ? J’ai commencé à gratter le papier vers les huit ans, par un poème. Puis, d’autres poèmes sont nés. Je m’enfermais pour écrire un roman dont je n’ai rédigé que quelques pages. Je faisais des récitals de poésie dans la salle à manger.

J’ai continué à dire et à écrire. Et un jour de grande répulsion, j’ai acheté une toile et de la peinture et sur cette toile, j’ai craché mon dégoût, et le résultat m’a incitée à continuer. J’ai continué, persisté.

Et maintenant, je me dis qu’ainsi je résistais. Contre la vie dont je ne voulais pas. Contre moi-même. Que c’était ma seule façon de ne pas sombrer.

J’ai continué : j’ai écrit quantités de poèmes, de récits, de nouvelles et même deux pièces de théâtre dont l’une fut montée – j’étais l’une des interprètes. J’ai même écrit des discours pour un homme qui était trop occupé par sa charge pour avoir le temps de les écrire lui-même (c’est tout au moins la version officielle).

J’ai continué : j’ai peint quantités de toiles qui encombrent mon logis.

Sous l’influence de mon complice, Pierre Esperbé, je suis entrée dans l’action. Depuis plusieurs années j’ai repris la présidence de l’association Arts et Jalons (créée par Jean-Paul Mestas) qui présente des poètes et des plasticiens. Pierre m’avait également fait connaître le Cercle Aliénor, puis amenée au comité de rédaction de la revue Phréatique dirigée par Gérard Murail, poète charismatique qui nous embarquait dans des mondes éminemment poétiques.

En 2008, j’ai créé « Concerto pour marées et silence, revue ». Le titre est celui d’un livre de Pierre dont il interprétait certains extraits avec le talent et la fougue dont nombreux se souviennent encore.

Mes amis poètes les plus proches sont morts. Je serai cette année mise à la retraite par l’administration. Il ne me reste plus qu’à tenter de résister. Contre la vie dont je ne voulais pas. Contre mes démons. Contre l’oubli de mes disparus. Il ne me reste plus qu’à créer. A continuer. A créer encore, et encore…

Je m’étonne moi-même d’avoir pu remplir deux pages sur ce qui m’a amenée à la poésie, alors qu’il me suffisait d’écrire : les mots pourrissent moins que les corps.

 

Colette Klein